Les Clients Rois et esclaves
Une société de clients rois et esclaves…Quand on achète on a droit au service pour lequel on paye, plus le droit d’insulter ou de malmener celui qui nous le rend. Quel immense pouvoir nous est conféré parce qu’on paye. Grand dieu ! L’employé n’a aucun droit de réponse, esclave du Client Roi et de son seigneur : son employeur. Le serviteur est condamné à encaisser les humiliations successives et il fait du mieux qu’il le peut son travail. Sinon celui qui paye ne viendrait plus payer ici ou le chef lui dirait :<<Tu vois la porte là ?>>.Avec un geste directionnel du doigt.
Il arrive parfois que l’esclave paye lui aussi pour un service. Alors du coup il devient, un instant Client Roi. Rien de pire que les esclaves à qui on donne le pouvoir momentané du Maître payeur. Il ACHETE QUOI ! Il a, enfin, sa participation au capital qui s’effondrerait sans doute sans lui ou l’entreprise licencierait. Celle-ci, du coup lui donne les pleins pouvoirs et certains ne se gênent pas pour les prendre. C’est LEUR POUVOIR D’ACHAT ! En fait, ils se font enflé jusqu'à l’os, esclave de ce qu’on leur vend et du mesquin pouvoir qui leur est consenti. Le droit du mépris de l’autre octroyé par l’argent.
Le Client Roi reste bloqué dans sa demande. Enfermé dans sa bulle de payeur pour qui rien ne doit être impossible. Il paye. Le serviteur lui explique gentiment qu’il ne peut pas. L’autre insiste ne comprenant pas qu’il n’est pas tout seul et que les possibles n’aboutissent que si il y a interaction entre deux mondes ou plus… Moi t’écouter, toi m’écouter, ça possible, ça pas possible, nous d’accord ? Il reste imperméable. Il fonctionne en vase clos. Sa frustration éclate. Il en fait payé le pris au petit employé. Ce dernier craque et tout contenu lui dit qu’il n’a pas le choix, que c’est comme ça et puis c’est tout !
Plus tard le petit chef vient le voir. Il lui remonte les bretelles. Il a était trop sec avec le client. Il doit se rendre compte qu’on ne doit pas répondre comme ça au Client Roi car il paye.<<Mais…- Non, tu vois je te sens énervé ! Ce n’est pas bien !>>. Le bas de l’échelle aurait aimé ne serait-ce qu’un peu de compréhension. C’est la fin de la journée, la fatigue, au service de tout les Clients Roi depuis des heures. Juste un petit <<Détends-toi, mais essaye de te contenir au mieux…>>. Mais non, il ne doit pas avoir d’émotions, ne pas fatiguer, ne pas répondre et dire oui Monsieur ou Misié. Etre un robot inusable sur lequel la vie n’a aucun impact. Il n’a pas le choix, esclave de son chèque à la fin du mois. Le petit chef, esclave contremaître, décérébré, a vendu sa personnalité et son ressenti. Tout ça est secondaire. Il a perdu la mesure de l’être humain. Le cerveau dévoué à la cause du Client Roi et des bénéfices de l’ENTREPRISE. Une idéologie : la "culture d’entreprise". La plus judicieuse idée des patrons des grands groupes pour laver les esprits de leurs "collaborateurs". Leur donner une "cause" à défendre…