Rien.

Publié le par Nico

  Pas beaucoup de temps. L'inspi qui colle aux dents prés d'un bout de persil indécollable à la jointure de la gencive. Tellement de choses à dire coincées dans le manque d'envie de mettre en forme. La flemme. la fatigue. Une période d'à quoi bon et ne surtout pas se forcer quand le mot se perdrait dans la glose -ce que je suis entrain de faire. Le style me fait chier, écrire pour écrire me fait chier, écrire pour remplir me fait chier. Les professions me font chier. Le sens prend la fuite dés que la ligne se noircit. Je ne veux plus m'amuser. La forme renie l'instinct du fond et tout ce qu'il exprime. Le vent emporte tout. Et pourtant je suis plein. J'aimerai des mots nus, des phrases sans ampoules, un flot ardant loin de la réflexion, de la prise de tête, les lettres apparaissant l'une après l'autre jusqu'au point, et le cœur qui se soulève. Là y'a un truc. La simplicité et je me dirais t'es dans le "vrai" mec. Je réfléchis trop alors je préfère me taire, sauf là, juste besoin. Tout, remis en question tout le temps, c'est dur. La confiance en soi à reconquérir chaque jour avec une ou deux "certitudes" à cramponner qui permettent de ne pas trop valdinguer. Le mal de mer à la barre. Hisser haut, pisser bas, le violon n'en peut déjà plus, pas la peine d'en rajouter. Les egos soulent; il pleut, certains décrivent la moindre goûte sur leurs corps dérangés, et d'autres, engloutis, se taisent. Quoi dire, quoi raconter pour que le sens émerge? Rien et ne surtout pas se poser la question. Et pourtant... Merde...


Publié dans J'te fais des phrases.

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C
Touchée ..."J'aimerais des mots nus, des phrases sans ampoules" ...Merci d'écrire.Cath
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N
Merci... Ca fait du bien... Je respire un peu... J'avais besoin de ça, un peu, d'être rassuré. Je le prends et le garde bien...
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B
chouette texte (paradoxalement). Ca me fait penser à un roman de Gide qui écrit pour dire qu'il n'a rien à écrire. Tu es au coeur du problème. Je n'ai pas eu le temps de laisser de commentaire sur le série de photo alors je le fais ici car je trouve le thème de cet article et la série liés. Pas d'héroisme, pas d'effet, pas de phrase, pas de graphisme. J'ai sentie où tu étais à ce moment là. ce n'est pas une compétition héstétique, c'est même un peu dégeu, pas très net. Je ne connais rien aux codes, à la composition, j'ai aimé la mélancolie, la sale ballade, l'ambiance mitigé. <br /> Je crois qu'il y a un paradoxe dans ton texte lorsque tu dis que tu ne veux plus t'amuser. Je ne crois pas que tu t'amuses. Je crois que tu cherche à dire, à montrer, à faire comprendre et que tu oublies ta principale force : la simple spontano-sincérité. Amuse toi et fais toi du bien en écrivant et en déclenchant juste pour l'envie, malgrès toi, on te sentiras partout. Quand sur ma carte mémoire il a qq photos que tu as faites juste pour attraper l'appareil deux minutes, ces photos sont identifiables tout de suite et sans comparaisons avec le reste, parceque tu l'a en toi, malgrès toi. Tu ne peux pas vraiement chercher à mobiliser ton talent, il est là malgres toi. Je ne sais pas s'il faut avoir "confiance" en soi, je pense qu'il faut en tout cas se sentir en accord. On ne cré pas sous la contrainte mais on apprend à créer les conditions favorable à son inspiration. <br /> Amusons nous. Il faudrait que tu réusisse à faire en sorte que tes textes viennent comme tes mouvements de bras frénétiques (maitrise de fou). <br /> Pour finir, je ne sais pas si il y a un rapport, ou si ca peu te rassurer, mais je trouve pour ma part, que du point de vue de l'écriture, de la forme, du style, tu as fait des progrèes considérable.Je me souvient de certaines difficultés à te lire, au départ, ce n'est plus le cas depuis longtemps. Le travail et l'exercice ont largement payé.
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D
Le sens prend la fuite dès que la ligne se noircit. Bravo ! Et c'est pour ça que nous continuons à écrire.
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