Le cycle...
La bicyclette poursuit son cycle
Cycle au moteur à son temps
Le temps de tourner toujours dans le même sens
Et la nuit emballe la cadence
Enveloppe les sens comme un cadeau qu’on n’aime pas.
Les roues tournent, la roue ne tourne plus
Manpower coincé dans les rayons
Et la Sierra Leone défile
Des filles, derrière la gare
Déposées par la Fée Carabosse pour aller bosser
Avec leur carrosse sac plastique qui les transforme en putes après minuit
Avec leur carrosse sac plastique qui les transforme en putes après minuit
Les voitures rodent pour baiser noir
Toujours des roues…
Tourisme sexuel
La misère se fait remplir le ventre
On nous l’a dit : Le marché tire vers le haut…
Les roues tournent, la roue ne tourne plus…
La rue jonchée de ses visages d’éclats-tombes
Et ne se relèvent pas du charnier des cœurs devenus pierres
Le vélo en chie pour éviter ces rochers
Leurs yeux planquent les pépites
Leurs cœurs trop blessés
C’est le goût du sang dans la bouche qui y crépite
Trop de phrases se sont terminées par des points de sutures
Le livre a perdu son sens,
Il ne reste plus que la page de l’honneur et de la maille à défendre
Il ne reste plus que la page de l’honneur et de la maille à défendre
Quitte à en mourir dans l’anonymat du pavé,
Dans le murmure dégueulasse d’un fait-divers.
Sur les tombes les familles pleurent
Et l’épitaphe parle :
« Mort pour rien.»
La République se fou de ces morts "anodines",
Elle les appelle «insécurité ».
D’autres faces de lame apparaissent, vrillées
La folie, la bave à la commissure des lèvres
Le regard livre son désespoir, son angoisse
Et s’élance dans le vide
Où la chute repousse toujours plus loin le fond
Les visages s’émacient, la vie les remercie.
Fixe…le cycle qui s’enfonce dans la nuit.
Le vélo prend des allures de non retours
La spirale du pire
Ta peur
Tu pleures, pleures pas
C’est comme ça
Le cynisme encensé
Si t’es sensé
Plus rien à foutre
Y’a plus que la survie, remplie ton outre.
De toute manière plus personne s’émeut
Plus personne s’aime
Remplie ton outre
Tout cela ne sert à rien
Qui sème le vent récolte la tempête
Et on soufflera sur tes cendres
Remplie ton outre
Il faudra toujours de la misère et de la richesse
C’est l’équilibre
Remplie ton outre
Y’a plus qu’a crever
C’est l’équilibre
Sur le fil du rasoir
Le vélo patine dans la merde
Le cycle y fait son lit
La roue y roule comme par habitude
Tellement qu’elle ne sent plus que son odeur
Remplie ton outre…